Électrophone – en vers
La platine s’éveille,
Tournant à toute allure,
Et moi je m’émerveille
En battant la mesure.
Les instruments attaquent
La première portée.
Et le vinyle craque
Sous la pointe acérée,
Parasitant l’oreille,
Couvrant la mélodie,
Tel un essaim d’abeilles,
Un criquet dans la nuit.
Mais le charme désuet
De mon vieux tourne-disque
Me laisse rêvasser
À ma douce musique.
Sous les grincements secs
Normaux et intrinsèques
De mon trente-trois tours
Se dessine un tambour.
Plus loin c’est une voix,
Mélodieuse et sans joie,
Qui pleure son chagrin
Au milieu des crincrins.
Les sons sont crépitant,
Mais ô combien charmants.
Les enceintes bourdonnent
De mon électrophone.
Claire Annovazzi
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