Cent et Un Mots par Jour

Le curseur clignotait doucement après le dernier mot, qui avait été tapé plusieurs semaines auparavant. Depuis, l'inspiration avait déserté l'écrivain, le laissant seul avec ses doutes et ses angoisses. Le plus douloureux, ce n'était jamais la page blanche ; c'était la page en suspens.

Penché sur son traitement de texte, il finit par murmurer à son héroïne : "Aide-moi, dis-moi quelle est la suite !" Une prière, le dernier souhait du condamné.

À ce moment précis, le téléphone sonna. Et sonna encore.

L'écrivain sentit presque les rouages tourner dans sa tête. Mais bien sûr !

Les larmes aux yeux, il se remit à taper.

Claire Annovazzi